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[Lecture] Digital Fortress, de Dan Brown

Couverture de Digital Fortress

J'ai terminé il y a peu le roman "Digital Fortress", de Dan Brown, et je ne résiste pas à l'envie de vous en parler.

Pour Rappel, Dan Brown est l'auteur à succès qui nous a apporté Da Vinci Code et Anges et Démons. Digital Fotress est son tout premier roman, sorti en 1998, et parlant... des cryptographes de la NSA.

Et c'est fou comme son oeuvre est criante de vérité. Alors bien sûr, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une oeuvre de fiction. Mais les parallèles avec l'affaire Snowden sont assez faciles à faire. D'autant plus que, comme je le disais, cette oeuvre date de 1998, période à laquelle la NSA n'avait pas encore l'excuse du 11 Septembre 2001.

L'histoire

Je vais vous spoiler un peu le livre : l'héroïne, Susan Fletcher, bosse pour la section Crypto de la NSA, sous la direction de Trevor Strathmore. Vers le début, le livre évoque leurs déboires avec l'EFF (définition) et les implications éthiques de leur antagonisme (ça commence plutôt bien), puis le scandale causé par Strathmore quelques années auparavant lorsqu'il avait glissé une backdoor dans un algo de cryptage destiné au grand public, mais révélé par un cryptographe de génie (que la NSA a fini par engager).

D'autres méthodes douteuses (et fictives ? :D ) de la NSA y sont évoquées, et même employées au cours du récit, à commencer par le mensonge (justification de l'emploi d'outils de surveillance de masse en grossissant les chiffres du terrorisme), les assassinats ou les arrestations injustifiées des opposants pacifistes, etc....

Au moment où se déroule le récit, ces trois personnages travaillent sur TRANSLATR, un super-ordinateur gigantesque tournant 24h/24 et 7j/7 pour brute-forcer (définition) des fichiers cryptés en tous genres. Il passe généralement entre 1/2 seconde et 11 minutes sur chaque fichier.

La méthode de collecte des fichiers craqués par TRANSLATR n'est pas précisée, même si une organisation complexe découpée en services est décrite, laissant facilement imaginer un PRISM pas loin.

Un génie du nom d'Ensei Tankado, ancien de leur service mais qui les avait quittés pour des raisons morales (Edward Snowden, c'est toi ?), sort un nouvel algorithme soi-disant incraquable, et ne le révèle qu'à un nombre limité de personnes, dans le but de faire du chantage à la NSA : "révélez l'existence de votre TRANSLATR ou bien je file mon algo à tout le monde et vous ne pourrez plus jamais lire les conversations privées des gens". Il fournit le code source de son algo publiquement, mais sous forme cryptée (via ledit algo), et menace de fournir la clé sous 24h la clé permettant d'accéder au code source.

Evidemment, TRANSLATR se casse les dents sur le fichier, et commence alors une course contre la montre pour mettre la main sur la clé.

Conclusion

Je ne vous en raconte pas plus pour ne pas trop vous spoiler. Je vous conseille la lecture de ce roman, qui réserve de nombreuses surprises comme Dan Brown en a le secret, dont quelques révélations qu'on peut qualifier aisément "d'actualité".

Et je félicite l'auteur pour avoir su retranscrire l'un des nombreux univers de l'informatique sans raconter n'importe quoi, et tout en sachant le rendre accessible à tous. Chapeau, ce n'était pas une mince affaire... et le plus fou, c'est que rien de ce qu'il aborde n'a vieilli, à l'exception peut-être des valeurs (volume de stockage et vitesse de téléchargement)

Oh, et dernière remarque : le livre évoque le fait qu'en 1998, seuls 3% des américains sont au courant de l'existence de la NSA. Je me demande si ce chiffre est véridique...